Après des études à l'Ecole des Langues Orientales, de russe, pour compléter l'apprentissage de la langue entrepris en autodidacte, et d'hébreu, en vue d'une bifurcation ultérieure vers l'histoire des religions, j'obtiens la licence, la maîtrise et l'agrégation de russe. L'intérêt persistant pour l'histoire des religions, la psychologie des profondeurs et les approches de la littérature intégrant les acquis de la psychanalyse (Bachelard, Charles Mauron...) se retrouve dans ma thèse portant sur la poésie de Boris Poplavski, poète surréaliste russe mort à Paris en 1935 et que je découvre grâce à Sophie Laffitte qui sera mon directeur de recherches. Ce travail, soutenu en 1981, est une première approche de l'oeuvre et de la personnalité du "Rimbaud russe" et représente aussi une contribution à l'histoire culturelle de l'émigration russe. Boris Poplavski | En 1972, se produit ma rencontre avec Paul Diel, psychologue autrichien
ayant fui l'Autriche au moment de l'Anschluss et travaillant au
laboratoire de l'enfant de Henri Wallon. L'oeuvre de Paul Diel, publiée
chez Payot, fut saluée par Einstein et Bachelard. Elle concerne l'étude
du symbolisme dans la mythologie grecque, la Bible, et dans les
diverses productions de l'inconscient. C'est le début d'un travail qui
durera une vingtaine d'années dans le cadre du Cercle d'Etudes Paul
Diel après la disparition du psychologue en 1976. La même année 1972 je suis recrutée au Département d'Etudes Slaves de l'Université de Poitiers pour assurer un enseignement de traduction, de littérature et de civilisation russes. En 1984, grâce à une mission à l'Université de l'état d'Oregon, je réalise enfin un vieux rêve : mener un travail de recherche portant sur les communautés de Vieux-Croyants russes installés dans la région. Depuis, j'essaie de concilier ces différents intérêts comme en témoignent mes articles portant sur la littérature mais aussi la médecine, la psychologie et la psychiatrie en Russie et en URSS ainsi que mes travaux sur la diaspora russe. |